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Techniques culturales simplifiées « Le plus important ce sont les marges réalisées »

Des arguments agronomiques et économiques ont incité Patrick Bonnot à passer aux techniques culturales simplifiées depuis une quinzaine d’années. Avec son fils, Damien, ils sont à la tête d’une exploitation de 120 hectares à Blicourt, dans l’Oise, et ils cultivent aussi environ 270 hectares en prestation.

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Patrick Bonnot s'occupe aussi de la société Dumont à
Crevecoeur-le-Grand et de Picarbure service. (© Terre-net Média)
Terre-net Média : Quand et pourquoi avez-vous commencé les techniques culturales simplifiées ?

Patrick Bonnot : J’avais envie de changer de méthodes pour mieux préserver les sols. Il y a des bénéfices environnementaux et économiques puisqu’on réduit la mécanisation ainsi que la consommation de carburant et d’intrants. C’est plus simple au niveau travail mais plus compliqué au niveau du suivi technique. Mais c’est aussi beaucoup plus motivant ! A condition d’aimer se remettre en cause évidemment...

TNM : Avez-vous changé votre assolement ?

P. B. : Non. Seule une partie de notre exploitation est en semis direct sur couverts. Mais nous travaillons les rotations en faisant par exemple blé – colza – lin d’hiver – blé – féverole. Nous les avons diversifiées et nous alternons des cultures d’hiver et de printemps. Nous varions aussi les matières actives pour optimiser le désherbage.

TNM : Justement, rencontrez-vous des problèmes de désherbage ?

P. B. : Ce n’est pas facile mais avec la rotation, on arrive à peu près à le maîtriser. Et le semis direct est sans doute une des portes sur lesquelles on peut le plus facilement agir. On ne remue en effet plus le sol. Et moins on touche le sol, moins on fait germer l’herbe. De même, en travaillant sur les bas volumes, on augmente la vie microbienne du sol. Il faut constamment observer et s’adapter mais sur un itinéraire blé, nous avons réduit la consommation de carburant à 50 l/ha contre 80 à 100 l/ha avant. Nous utilisons en effet environ 8 l/ha avec le semoir direct, environ 20 l/ha pour la moisson et le reste pour les traitements et le transport.

TNM : Et que donnent les rendements ?

P. B. : Jusque-là, ils sont à peu près identiques. Et même si on fait 4 à 5 quintaux de moins par hectare, compte-tenu des économies de carburants, d'intrants et de mécanisation, on est gagnants. Les rendements record ne m’intéressent pas. Le plus important ce sont les marges réalisées.

TNM : L’évolution du matériel vous aide-t-elle ?

P. B. : Evidemment. Même si le suivi technique est aussi important que le choix de l’outil. Ce qui n’est pas facile à changer en revanche c’est l’état d’esprit des gens. Beaucoup décompactent le sol par habitude. Quand on se met aux TCS et au semis direct, il faut savoir écouter ceux qui en font depuis longtemps. Il faut savoir attendre et être indépendants aussi pour ne pas se laisser influencer.

TNM : Quels semoirs utilisez-vous ?

P. B. : Nous utilisons un Optiline Pro, de marque Sulky, pour sa polyvalence car il peut aussi bien semer sur labour qu’en techniques culturales simplifiées. On peut même faire du semis sur chaumes. C’est une économie au niveau du parc de matériel car on n’a plus besoin de deux machines. Pour le semis direct, nous utilisons en revanche un semoir direct spécifique Semeato.

Zoom sur l’Optiline Pro commercialisé par Sulky

« C’est un semoir intermédiaire qui peut travailler sur labour comme en techniques culturales simplifiées grâce à l’enterrage à disques qui ont jusqu’à 80 kg de pression individuelle, résume Stéphane Billerot, responsable marketing et communication de Sulky. Sa herse rotative à quatre rotors lui donne aussi une grande polyvalence en milieu humide, et son grand dégagement (56 cm) lui permet de passer sur des quantités importantes de débris végétaux. »


L'Optiline Pro faisait partie des machines présentées
par le constructeur à Crevecoeur-le-Grand le 1er avril. (© Terre-net Média)

Quelques points forts de l’Optiline Pro, actuellement disponible en 3 m, 3,5 m et 4 m avec une trémie de 750 à 1.650 litres selon les modèles :

  • L’enterrage : « C’est le point central de la machine avec des mono-disques crénelés de 415 mm de diamètre avec un angle de 4° qui donnent de la motricité, détaille Stéphane Billerot. Le crénelage éjecte par exemple les brins de paille du sillon pour qu’il n’y ait que de la terre au contact de la graine afin d’assurer une bonne germination. »
  • Le soc-rasette profilé et décalé vers l’arrière : « Il évite de trop bouleverser la terre et réduit la puissance requise. Son renforcement au carbure de tungstène améliore, quant à lui, sa longévité. »
  • L’évent d’air : « Il ralentit la graine dans sa descente et garantit son placement sans rebond, notamment en grande vitesse. »
  • Le réglage de la profondeur : « Il est assez simple. Tous les éléments semeurs sont en effet fixés sur un cadre d’enterrage avec un système de parallélogramme qui lie le cadre au châssis. Il y a des tirants pour régler la hauteur du cadre et donc la profondeur du semis. »

 

 

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